
29 juin 10 points à prendre en compte pour la mise en œuvre du CSRD dans les entreprises
La directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD) est une nouvelle directive européenne conçue pour renforcer et harmoniser les obligations des entreprises en matière de rapports de durabilité. Elle s'inscrit dans le cadre du Pacte vert européen, qui vise à faire de l'Europe le premier continent neutre en carbone d'ici 2050. Voici les 10 points essentiels à connaître sur la directive :
Le CSRD remplace la NFRD : Le CSRD succède à la directive sur le reporting non financier (NFRD), qui était en vigueur depuis 2014 et concernait environ 11 000 entreprises. La CSRD élargit le champ d'application et les exigences en matière de rapports sur le développement durable pour les entreprises.
La CSRD concerne 50 000 entreprises : La CSRD s'applique à toutes les entreprises cotées en bourse, ainsi qu'à toutes les grandes entreprises (plus de 250 employés ou plus de 40 millions d'euros de chiffre d'affaires) et à toutes les entreprises d'intérêt public (banques, compagnies d'assurance, etc.), qu'elles soient cotées en bourse ou non. Elle s'applique également aux filiales des sociétés mères soumises à la CSRD, à moins qu'elles ne soient déjà incluses dans le rapport consolidé de la société mère.
Le CSRD impose des normes communes : Le CSRD prévoit l'élaboration de normes européennes de reporting sur le développement durable, qui s'appuieront sur les normes existantes (telles que GRI ou SASB) et couvriront les aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) des activités des entreprises. Ces normes devraient être adoptées par la Commission européenne d'ici octobre 2022.
Le CSRD couvre des impacts doubles : le CSRD exige des entreprises qu'elles publient des informations sur leurs impacts en matière de développement durable, mais aussi sur la manière dont le développement durable affecte leurs performances financières et leur résilience. Il s'agit donc d'une double approche de la matérialité, qui vise à évaluer les risques et les opportunités associés au développement durable pour les entreprises et leurs parties prenantes.
Le CSRD intègre les objectifs de développement durable : Le CSRD aligne les rapports des entreprises sur le développement durable avec les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, qui fournissent un cadre universel pour mesurer les progrès vers le développement durable. Les entreprises devront rendre compte de la manière dont leurs activités contribuent ou nuisent à la réalisation des ODD.
La directive encourage la comparabilité et la fiabilité : la directive vise à garantir que les informations publiées par les entreprises sont comparables entre elles et avec les informations financières. À cette fin, elle prévoit que les informations relatives au développement durable soient incluses dans les rapports de gestion annuels des entreprises et vérifiées par un auditeur externe indépendant.
La CSRD encourage le dialogue avec les parties prenantes : la CSRD reconnaît que les rapports sur le développement durable ne sont pas une fin en soi, mais un moyen de communiquer avec les parties prenantes internes et externes sur la stratégie, les objectifs, les actions et les performances d'une entreprise en matière de développement durable. Par conséquent, la CSRD invite les entreprises à consulter leurs parties prenantes sur les questions qui les concernent et à rendre compte de leur engagement.
Le CSRD facilite l'accès aux données : Le CSRD prévoit la création d'une plateforme numérique européenne unique, qui rassemblera toutes les informations publiées par les entreprises sur le développement durable. Cette plateforme permettra aux utilisateurs (investisseurs, régulateurs, consommateurs, etc.) d'accéder facilement et librement aux données correspondant à leurs besoins.
Le CSRD soutient la transition verte : le CSRD fait partie du plan d'action visant à orienter les flux financiers vers des activités respectueuses de l'environnement. Il complète notamment le règlement sur la taxonomie verte, qui définit les critères d'identification des activités économiques contribuant à la transition verte.
La CSRD renforce la responsabilité sociale : la CSRD encourage les entreprises à prendre en compte l'impact de leurs activités sur les droits de l'homme, le travail décent, la diversité, l'égalité, la non-discrimination et la lutte contre la corruption. Elle les encourage également à respecter les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme et à faire preuve de diligence en matière de développement durable.
Le CSRD entre en vigueur en 2024 : les entreprises concernées devront publier leur premier rapport intégré de développement durable pour l'exercice 2023 au plus tard le 30 juin 2024. Les PME volontaires disposeront de deux années supplémentaires.